POUR QUE VIVE LA TERRE
Compte-rendu du colloque de Brun, février 2017, Casamance, Sénégal
« Pour que vive la Terre » est un projet qui a germé parce que nos contemporains se détournent de leurs racines paysannes et, de plus en plus, dévalorisent les métiers de la terre. Mais tant que les hommes de ce siècle ne mangeront pas du plâtre, du ciment ou du plastique et qu’ils continueront à manger le fruit du travail des paysans, ils seront contraints de constater que sans les paysans la survie sur terre est impossible. Bien sûr, il y a ce que proposent tous les grands orateurs du monde : une agriculture industrielle chimique, mais ce sont des mots et maux, aux conséquences dramatiques. Pourquoi donc Monsanto et Bayer se sont-ils liés d’amour ? L’un brevette les semences OGM ou mutantes, l’autre organise les laboratoires pour soigner tous les effets secondaires d’une alimentation trafiquée...
Je m’interroge en plus sur ce drame qui régulièrement se déroule sous nos yeux au large de la Lybie, de milliers de Subsahariens viennent y déposer leur vie comme victimes d’un monde en désarroi. La Méditerranée, c’est un lieu de plaisir, de joie et de vacances, un lien entre l’Afrique et l’Europe, pas un cimetière pour les exclus d’un monde qui a créé cette débâcle. En effet ceux qui viennent mourir sont des migrants, réfugiés, candidats à une autre vie. Les causes : la guerre civile ou guérilla, la guerre économique, le changement climatique. Beaucoup ne peuvent plus vivre chez eux, leur terre est accaparée ou cédée par les oligarchies en place aux grands prédateurs internationaux et cela est inadmissible.
Nous allons durant ce colloque nous poser les questions du pourquoi de ces migrations, du pourquoi de la fuite de grande quantité de personnes vers l’illusion de l’Occident, (car nous aurons l’occasion d’en parler, l’Occident n’est pas l’Eldorado que l’on croit, car il impose une guerre économique au monde entier), et quels sont les moyens de résistance, pour non pas survivre, mais vivre avec bonheur et joie sur nos terres respectives.
Sous le patronage de Gandhi, ce colloque est ouvert, nous ouvrirons des voies et tâcherons par la suite de travailler ensemble, car ce n’est pas suffisant de partager des idées, il faudra ensuite établir des liens et des plates-formes pour concrétiser nos démarches.